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Actualité

Souplesse sociale et flexibilité : le SNES profite de l'après attentat pour avancer ses pions...

Le Syndicat National des Entreprises de Sécurité (SNES), un syndicat patronal dans la branche sécurité, est très présent dans la presse écrite et web après les attentats du vendredi 13 novembre 2015 qui ont frappé Paris et St Denis. Analyse de la situation, ébauche de solutions, réalité du métier, tout est bon pour faire passer dans la presse LEUR vision des choses et faire passer LEURS solutions à grand renfort de « souplesse sociale » et « flexibilité ». Comme c’est pratique au moment où la demande en sécurité est forte. Le SNEPS-CFTC vous donne LA réalité de notre métier et dénonce cet effet d’aubaine des syndicats patronaux même si le SNES s’en défend… Personne n’est dupe.

Pour se rendre compte du travail de sape de ce syndicat patronal, il suffit de lire les nombreuses interviews et citations que l’on peut trouver facilement sur le web. L’une d’entre elle est révélatrice :

Le 18 novembre 2015, quelques jours seulement après les attentats, sur le site de l’Usine Nouvelle, Olivier Duran, porte-parole du SNES, est très clair sur les intentions du syndicat patronal : souplesse sociale et flexibilité.

Le SNEPS-CFTC se veut résolument réaliste dans les propositions et les positions qu’il défend lors des négociations de branche, commissions techniques ou commission mixte paritaire. Nous sommes farouchement opposés à la diminution des temps de formation, à la flexibilité et à la souplesse sociale. Vous comprendrez pourquoi en 2ème partie de cet article.

Par ailleurs, Le SNEPS-CFTC invite les syndicats patronaux à davantage de responsabilité dans cette période trouble où la demande en sécurité est forte. Plus que jamais les mots « Partenaires Sociaux » doivent résonner chez tous les acteurs de notre branche sécurité. Nous devons TOUS travailler ENSEMBLE en coresponsabilité. C’est le message que le SNEPS-CFTC déclarera à la profession prochainement ainsi que ses orientations pour la branche notamment au Ministère du Travail. Le SNEPS-CFTC invite les syndicats patronaux à revoir leurs copies sur leurs propositions d’un nouvel accord après la dénonciation par l’USP des métiers repères. Nous n’accepterons pas un accord moins disant avec des propositions inférieures à ce qui existe actuellement.

 

Extrait de l’interview d’Olivier Duran, le 18 novembre 2015 sur le site de l’Usine Nouvelle :

A la question sur les solutions que le SNES est en mesure de proposer aux entreprises de sécurité demandeuses :

La réponse d’Olivier Duran est plus que précise : « nous avons formulé deux demandes auprès des pouvoirs publics : un assouplissement du nombre d’heures maximal effectué par les contingents existants et une obligation de formation réduite exceptionnellement à 77 heures au lieu de 140. » (…) « Concernant la souplesse sur la durée de travail des agents, on nous a renvoyé à la discussion d’accords de branche, qui ne peut pas être une réponse d’urgence. Cette souplesse sociale est pourtant la seule manière de réduire le goulot d’étranglement (…) »

La flexibilité serait donc la réponse ? demande la journaliste

Réponse sans détour : « Nous ne profitons absolument pas de la situation pour introduire de la flexibilité dans le secteur. Mais si nous voulons répondre au mieux à la demande avec des personnels formés, la souplesse sociale est absolument nécessaire. »

Et le lobbying du SNES auprès de certains ministres est très actif :

Olivier Duran rapporte : « Nous avons eu hier (le 17 novembre) une réunion avec la cellule de continuité économique à Bercy, nous échangeons avec Emmanuel Macron à ce propos (souplesse sociale et la flexibilité) ainsi qu’avec la CGPME. »

Et pour appuyer son propos il avance que « de nombreux agents sont prêts à travailler plus » comme les salaires sont bas dans nos professions.

Sur quels statistiques ou sondages s’appuie-t-il pour affirmer cela ? Mystère.

 

Mais le SNES doit entendre que de nombreux salariés en ont assez de constater que le coefficient 120 de notre grille des salaires est en dessous du SMIC, que de nombreux SSIAP en ont assez qu’on leur demande de faire des missions de sécurité privée et que l’on méprise leurs missions de sécurité incendie. Le SNES doit entendre que nos métiers sont réglementés, que les agents n’ont jamais été autant formés et pourtant leur pouvoir d’achat n’a cessé de baisser ces 10 dernières années. Que sur le terrain, les agents ne veulent pas la polyvalence que le SNES tente d’imposer à tout prix lors des négociations.

Le SNEPS-CFTC dénonce depuis des mois l’attentisme de certains acteurs de notre branche alors que nous sommes depuis le mois de janvier au niveau le plus haut du plan Vigipirate et seulement à quelques mois du prochain Euro de football qui aura lieu en France. Daniel Peltier, son Secrétaire Générale, n’a cessé de répéter que « l’on était malheureusement dans le curatif et non dans le préventif ». Force est de constater qu’il a raison et la forte demande d’aujourd’hui aurait dû être appréhendée autrement.

Le SNEPS-CFTC, un syndicat responsable, se veut résolument réaliste dans les propositions et les positions qu’il défend lors des négociations de branche, commissions techniques ou commission mixte paritaire. C’est pour cela que nous sommes farouchement opposés à la diminution du nombre d’heures pour la formation CQP-APS, elle est aujourd’hui de 140 heures et ce temps de formation est nécessaire, d’autant plus que l’ajout d’un nouveau module « sensibilisation et prévention du terrorisme » a été recommandé dernièrement par le CNAPS. Passer cette formation à 77 heures au lieu de 140 actuellement ne permet pas de professionnaliser les futurs Agents De Sécurité et de rendre attractifs nos métiers de la sécurité. Cette proposition du SNES remet tout simplement en cause plusieurs années de travail de la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Prévention et Sécurité (CPNEFP) qui planche sur les questions de la formation depuis le 30 avril 2003…

Pour le SNEPS-CFTC, la flexibilité n’est pas une réponse crédible aux demandes express d’agents sur le terrain. Nous constatons aujourd’hui que de nombreux agents arrivent en renfort aux entrées de bâtiments pour assurer des missions de filtrages et sont complètement livrés à eux-mêmes. Nous notons une grande désorganisation et beaucoup d’improvisation sur le terrain et certains clients gagneraient  à mieux connaitre les prérogatives et les missions des agents selon leurs qualifications afin de gagner en efficacité. Nos métiers sont règlementés et s’ils sont bien exécutés, ils peuvent répondre efficacement aux différentes nouvelles demandes et à l’urgence du moment.

Si nos métiers ont un déficit d’attractivité, ce n’est pas avec de la flexibilité, un accroissement du temps de travail ou une libéralisation du temps de travail hebdomadaire que l’on va arranger les choses, cela aura l’effet inverse. Le SNEPS-CFTC veut forcer les syndicats patronaux à entendre nos revendications salariales. Rappelons qu’entre 2008 et 2011, il n’y a eu aucune augmentation de notre grille des salaires, comme entre 2014 et août 2015.

Il est également temps de faire comprendre aux donneurs d’ordre que la sécurité n’est pas un vain mot et que les appels d’offres du moins disant doivent disparaitre. Les donneurs d’ordre doivent être conscients de la réalité, les services achats qui ne doivent plus gérer la sécurité, ce rôle doit revenir à des professionnels ayant une connaissance de celle-ci.

Mesdames, Messieurs les clients des services de sécurité privée, ne regardez pas seulement le chiffre en bas à droite de l’appel d’offre, regardez aussi les compétences et le sérieux des entreprises.

Daniel Peltier, Secrétaire Général du syndicat SNEPS-CFTC, Coordinateur de la négociation de branche, n’a cessé de répéter en 2015 que « notre branche sécurité est malade » et que « la valse à trois temps où la profession fait un pas en avant et deux arrière a assez duré »

La grogne monte et un mouvement sans précédent pourrait bien voir le jour dans un futur proche… A bon entendeur…

 

Interview complète d’Olivier Duran, propos recueillis par Myrtille Delamarche sur http://www.usinenouvelle.com/