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Actualité

Roissy : les agents de sécurité Fedex mobilisés pour leur emploi.

Les anciens salariés de Securitas, se retrouvent sans emploi après le transfert de marché. Malgré l’intervention de l’Inspection du Travail favorable au transfert des salariés, la société Checkport s’obstine à ne reprendre que 23 des 84 salariés concernés en déposant un recours pour arrêter le caractère exécutoire de cette décision. Aujourd’hui nos collègues n’ont plus de salaire.

Ils viennent de recevoir leur solde de tout compte, après cinq, dix ou quinze ans de bons et loyaux services. Ce mercredi, une soixantaine d’agents de sécurité aéroportuaire se sont rassemblés devant leur ancien lieu de travail, le site Fedex de l’aéroport de Roissy. Un mouvement pour crier leur colère et leur incompréhension. Car suite au changement de prestataire du marché de la sécurité de ce centre de tri du géant de la messagerie aérienne, ils se retrouvent sans travail.

Fin 2014, Fedex décide de mettre fin à son contrat avec Securitas, qui courait depuis 2009. Officiellement, pour des raisons de qualité de service. C’est la société Checkport qui est retenue pour reprendre le marché, à compter de mars 2015. Jusque-là, les salariés ne sont pas inquiets. « D’ordinaire, lors d’un changement de marché, l’accord de branche prévoit que les agents présents sur le site depuis plus de neuf mois soient repris automatiquement par le nouveau prestataire, en conservant leur ancienneté », rappelle Prem Murugan, délégué syndical. Mais rapidement, Checkport fait savoir qu’elle ne reprendra que 23 des 84 salariés concernés. « L’accord de branche prévoit que les salariés soient repris si les dossiers sont à jour, se défend Me Emmanuel Bouttier, avocat de Checkport. Or, dans ce que nous a fourni Securitas, seuls 23 dossiers l’étaient. Pour les autres, les dossiers médicaux étaient incomplets, certaines visites médicales n’avaient pas eu lieu depuis plus de deux ans. Checkport ne pouvait pas embaucher un salarié potentiellement inapte ». L’inspection du travail est saisie. Le 8 avril, elle se prononce en faveur du transfert des salariés. Checkport dépose un recours. Le 18 juin, le tribunal de grande instance de Bobigny va dans le même sens, prononçant un jugement exécutoire ordonnant que les salariés soient repris. « Suite à cette décision, Securitas, qui avait jusqu’alors réparti les salariés concernés sur d’autres sites en attente du jugement, a indiqué qu’elle ne paierait plus rien à compter du mois de juillet, détaille Samuel Gaillard, avocat des salariés. Et elle est dans son droit. » De son côté, Checkport fait appel et refuse d’appliquer le jugement, déposant un recours urgent pour arrêter le caractère exécutoire. Parallèlement, le conseil de prud’hommes a également été saisi. Mais la décision ne tombera que le 22 septembre. Le géant de la sécurité se défend. « Je suis effondré par cette situation, s’emporte Xavier Gondaud, président de Sécuritas Aviation. Checkport utilise des méthodes de barbouze et ses arguments ne tiennent pas. Une commission d’arbitrage neutre réunie en février a montré que seuls trois dossiers étaient incomplets. Nous avons suivi la loi. À eux de l’appliquer maintenant ».

En attendant les résultats, les salariés restés sur le carreau doivent patienter, victimes impuissantes de cette bataille juridique. Sans aucune rémunération. « Comment je vais faire, s’interroge Youssef, qui travaille sur le site Fedex depuis 2001 J’ai un crédit à rembourser, les études de mes enfants à payer. J’avais réservé quelques jours de vacances, je dois tout annuler ».

Source : http://www.leparisien.fr/