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Actualité

Pourquoi le SNEPS-CFTC a dit non à l'accord des classifications. Les mensonges de la petite calculette du GES.

Dès le 31 mars 2023 le SNEPS-CFTC annonçait qu’il ne signerait pas en l’état le projet de révision des classifications des métiers repères, alors qu’il devait permettre, selon le GES (Le Groupement des Entreprises de Sécurité), une augmentation moyenne des salaires de l’ordre de 10 %. Présenté comme ça, on pourrait se demander si notre syndicat n’est pas devenu fou de ne pas avoir signé ?

En fait, non, le contenu de la proposition patronale, de prime abord, avouons-le, semblait plutôt alléchant. Les syndicats patronaux, GES en tête, avaient mis le paquet avec leur petite calculette qu'on entrapercevait un peu partout sur les réseaux sociaux et sur l'intranet de certaines grandes entreprises de sécurité, avec cette promesse solennelle que les salaires allaient vraiment augmenter.

Identification des points bloquants du projet :

  • Une polyvalence non rémunérée.

Les agents pourraient se faire "balader" dans différents métiers dans chaque « classe d'emploi ». Un SSIAP1 par exemple, qui se retrouve dans la classe d’emploi « employé qualifié » - moins bien pesé qu’un agent cynophile, qui lui est dans la classe « employé spécialisé » (alors que les deux sont au coefficient 140 aujourd’hui) et pourraient faire indifféremment de la sécurité incendie ou du filtrage. Au revoir les métiers repères au profit de la « pluralité d'activités ». Une polyvalence qui aurait pu être imposée sans récompense financière réelle et sans que le salarié ne puisse s’y opposer.

  • L'ancienneté réduite de façon drastique de 12 à 4% maximum

Pour les anciens la prime d'ancienneté resterait, mais sous conditions. Modifiée et renommée, elle n’aurait plus été indexée sur les salaires. Pour faire simple, au regard de l'inflation actuelle, elle aurait très vite disparu.

Pour les nouveaux entrants, la prime d'ancienneté qui va actuellement jusqu'à 12%, plafonnerait au maximum à 4% à partir de 10 années d'ancienneté.

  • Obligation de justifier un rôle d'encadrement pour être agent de maitrise (ex des SSIAP2 hors ERP/IGH).

Tous les SSIAP 2, aujourd’hui agents de maitrise (AM) ne l’auraient pas été demain. Pas de problème pour ceux qui exercent sur des bâtiments classés (ERP/ IGH), mais pour les autres… Il aurait fallu justifier d’un « rôle d’encadrement ». 

  • L'ancienneté repart à 0 quand on change de statut.

Un agent qui changerait de statut, employé à agent de maîtrise par exemple, aurait vu son ancienneté repartir à 0. Imaginons un SSIAP 1 qui signe son avenant de SSIAP 2, toute son ancienneté acquise en SSIAP 1 aurait disparu et il serait reparti à 0.

  • Plus d'écarts fixes entre les coefficients

La nouvelle grille des salaires supprimerait les écarts obligatoires entre les minima conventionnels, ce qui ouvrirait la porte à un tassement de la grille très rapidement.

  • Aucune garantie que le SMIC ne rattrape pas très rapidement les salaires

Le SNEPS-CFTC demandait des garanties de pérennité pour que les éventuelles augmentations de salaire qu'on nous demandait de signer demeurent en cas d'inflation galopante. En effet, rien ne sert de signer une revalorisation de 10% de la grille des salaires aujourd'hui, qui n’aurait été effective qu’à partir de 2024, en cédant au passage des acquis sociaux, si c'est pour voir cette même grille perdre 10% dans 6 mois sans garantie qu'un dispositif oblige les organisations patronales à réévaluer à la même hauteur les salaires.

Le projet était issu de trois ans de travaux paritaires impulsés par le GES. Malgré notre participation active aux négociations, certaines des demandes du SNEPS-CFTC, pourtant essentielles, n’ont pas été prises en compte dans l’accord final. Nous regrettons que les négociations de ces accords aient été orientées par les organisations d’employeurs pour répondre davantage à leurs besoins plutôt qu’aux réelles attentes des salariés.

Le SNEPS-CFTC ne ferme toutefois pas la porte à une reprise des négociations, à condition qu’il y ait une réelle prise en compte de nos propositions pour une vraie reconnaissance de nos métiers et de réelles augmentations de salaires.

Le secteur de la prévention et de la sécurité est un secteur en tension, avec d’énorme difficulté de recrutement, la situation actuelle était pourtant prévisible et dénoncée depuis de nombreuses années par la CFTC. À moins de 500 jours des Jeux olympiques, à quelques mois de la coupe du monde de rugby, les entreprises de la prévention sécurité sont aujourd’hui en plein désarroi, car incapable de répondre au besoin des 50 000 agents de sécurité privés (estimation du ministère de l'Intérieur) et ne savent donc plus comment faire pour recruter dans une profession qui a perdu toute attractivité.

Dommage que les syndicats patronaux, GES en tête, ne comprennent pas que nos professions méritent une vraie reconnaissance et de vraies augmentations de salaire.