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ACCORD CLASSIFICATIONS - LE SNEPS DIT NON !

Ce vendredi 31 mars, par un vote unanime de son conseil national, le syndicat national des employés de la prévention et de la sécurité, le SNEPS CFTC, a choisi de ne pas signer l’accord de classification des emplois proposé par les syndicats patronaux...

Ce vendredi 31 mars, par un vote unanime de son conseil national, le syndicat national des employés de la prévention et de la sécurité, le SNEPS CFTC, a choisi de ne pas signer l’accord de classification des emplois proposé par les syndicats patronaux qui nous promettait hypothétiquement fortune et enrichissement professionnel !

Les syndicats patronaux, GES en tête, avaient pourtant mis le paquet avec leur petite calculette qu'on entrapercevait un peu partout sur les réseaux sociaux et sur l'intranet de certaines entreprises, avec cette promesse solennelle que nous allions tous devenir riches très prochainement.

Alors, sommes-nous donc devenus fous pour refuser une telle générosité patronale ?

Loin s'en faut et nous vous rassurons, la folie ne nous a nullement gagnés, mais à la CFTC nous ne sommes ni naïfs, ni stupides et bien lucide sur l'emballage et surtout le contenu de la proposition patronale qui de prime abord, avouons-le, semblait plutôt alléchant.

Malheureusement, celui-ci ne résiste que très peu de temps à une analyse lucide et méticuleuse des propositions qui ont été formulées, que celles-ci portent sur l'augmentation supposée des salaires ou sur la nouvelle organisation proposée sous forme de « classifications »

« Classification », tiens en voilà un bien joli mot pour dire que vous allez pouvoir faire tout et n'importe quoi et que vous serez donc polycompétent et qu’en lieu et place d'un seul métier spécifique, vous en exercerez désormais plusieurs. On va vous épargner aussi les 11 classes d'emplois, les 7 degrés au sein des critères classants ainsi que les 3 catégories socioprofessionnelles et le positionnement des activités dans les classes d'emploi, car rien que le fait d'avoir été jusqu'au bout de cette phrase vous a certainement déjà donné un bon mal de tête…

Mais en l'échange d'une revalorisation importante, sincère et équitable de la grille des salaires, ceci aurait peut-être pu être acceptable ?

Ce n’est pas faux, sauf qu'en guise de revalorisation importante, c’est une petite aumône d'augmentation qui se situerait entre 5 et 8% en fonction de la situation de chacun alors même que l'inflation entre février 2022 et février 2023 à déjà atteint 15% et montera certainement à 25 % d'ici la fin de l'été ! De plus, le temps que l'accord soit applicable nous serions en 2024… et donc très loin du compte !

Notre syndicat demandait aussi des garanties de pérennité pour que les éventuelles augmentations de salaire qu'on nous demandait de signer demeurent en cas d'inflation. En effet,  rien ne sert de signer une revalorisation de 10% de la grille des salaires aujourd'hui en cédant au passage des acquis sociaux si c'est pour voir cette même grille perdre 10% dans 6 mois sans garantie qu'un dispositif oblige les organisations patronales à réévaluer à la même hauteur les salaires.

Et puis on a gardé le meilleur pour la fin, parce que oui ce n'est pas la seule concession qu'il faut faire que d'abandonner des acquis sociaux comme le sont les métiers repères au « profit » de cette nouvelle organisation sous forme de classification, puisque dans l'accord proposé, nos charmantes organisations patronales on crut bon aussi de supprimer la prime d'ancienneté !

Vous comprendrez bien qu’ils se sont montrés tellement généreux sur le reste qu'il ne pouvait tout de même pas nous laisser celle-ci ! Enfin si, quand ils ont vu les têtes de nos négociateurs de branche à cette annonce, ils ont finalement décidé que la prime d'ancienneté disparaîtrait, mais plus doucement en la modifiant et en la renommant afin qu'elle ne soit plus indexée sur les salaires. Pour faire simple au regard de l'inflation actuelle, elle aurait très vite disparu !

Et ce que nous vous avons expliqué juste avant ne concerne que les salariés qui sont déjà en poste parce que pour les nouveaux entrants c'est encore pire puisque la prime d'ancienneté qui va actuellement jusqu'à 12%, plafonnerait au maximum à 4%  à partir de 10 années d'ancienneté (à ce niveau-là, nous n'avons même pas trouvé de qualification pour une telle proposition)

Pourquoi les organisations patronales n’ont-elles pas poursuivi les négociations ?

Parce que les Jeux olympiques ont lieu dans moins de 500 jours et que c'est cette échéance qui est venue, motiver les syndicats patronaux a essayé de nous faire croire que leurs propositions sont justes et honnêtes et qu'il fallait donc signer rapidement.

En réalité, les entreprises de la prévention sécurité sont en plein désarroi, car incapable de répondre au besoin des 50 000 agents de sécurité privés estimé par le ministère de l'Intérieur et ne savent donc plus comment faire pour recruter dans une profession qui a perdu toute attractivité.

Il n'y a pourtant rien d'étonnant dans la situation actuelle, car en offrant des salaires régulièrement en dessous du SMIC pour des conditions de travail souvent déplorables, la situation actuelle était pourtant prévisible et dénoncée depuis de nombreuses années par la CFTC et plus largement par bon nombre d'organisations syndicales.

Mais devant une telle manne financière et un tel événement, les sociétés sont rêveuses et demandent donc à leurs syndicats patronaux de trouver d'un coup de baguette magique une solution qui leur permettrait de faire venir à elles des demandeurs d'emploi enjoués et motivés à l'idée de rejoindre notre métier.

Mais attention ! Il ne faudrait pas que ça coûte trop cher ni que cette attractivité dure trop longtemps, car après les Jeux olympiques c'est le retour à la normale qui est prévu, soit un peu comme après le COVID ou les beaux discours sur les travailleurs essentiels ont été vite oubliés et ces premières lignes  face à la pandémie priées de retourner sans bruit à leur place de prolétaires auxquels on ne manifeste des honneurs que lorsqu'on n'a vraiment pas le choix !

Donc, les organisations syndicales des salariés se sont ainsi vu présenter une jolie démonstration digne de Camelots de foire avec d'un côté des propositions de suppressions d'acquis sociaux pérennes contre des augmentations qui elles ne le sont pas !

RÉSULTAT :

PAS DE SIGNATURE DE LA CFTC !

Et certainement d’aucune autre organisation syndicale « HONNÊTE ! »