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Actualité

Y a-t-il un secouriste dans la rue ?

Une application mobile va permettre de géolocaliser en temps réel des secouristes bénévoles à Paris. Objectif : une prise en charge plus rapide des malaises cardiaques. Une appli originale qui peut intéresser pas mal de collègues de notre branche…

En collaboration avec les Pompiers de Paris, une opération de géolocalisation en temps réel de secouristes bénévoles volontaires va se mettre en place ce mois d’octobre dans la capitale via une application mobile. Objectif : en cas de malaise cardiaque d’une personne à son domicile ou dans la rue, trouver le plus vite possible un secouriste dans les environs susceptible de lui porter secours. On compte environ 50 000 arrêts cardiaques (AC) en France chaque année, la plupart (80 %) survenant chez soi, 20 % sur la voie publique. À Paris, cela fait à peu près 10 victimes par jour, ce qui conduit à environ 3000 morts par an. Soit presque autant que le nombre annuel de tués sur les routes en France. Pourquoi un si mauvais chiffre ? Parce que le taux de survie de l’AC reste faible, les manœuvres de réanimation n’étant que rarement initiées par les témoins avant l’arrivée des secours. Et ce malgré l’installation depuis 2007 dans les lieux publics des défibrillateurs automatisés externes (DAE) (lire plus bas), qui a tout de même fait passer le taux de survie de moins de 3 % à 7 % aujourd’hui. Soit très en dessous des 20 % atteints dans certaines villes ou pays (Japon, Suède, Seattle aux États-Unis, canton du Tessin en Suisse…), où des politiques volontaristes de formation du public aux gestes de secourisme ont été mises en place, souvent dès l’école.

Les défibrillateurs trop peu utilisés par manque de formation

Dans tous les cas, en cas d’urgence, se souvenir qu’il faut toujours d’abord appeler les secours (112, 15 ou 18). Puis masser et défibriller en utilisant l’un des 120 000 défibrillateurs automatisés externes (DAE) installés en France qui ont connu un développement exponentiel en quelques années. En 2008, ils n’étaient que 5000 ! Mais reste à résoudre la question de leur sous-utilisation. Car si les fabricants ont — très bien — su vendre et implanter leurs machines, les autorités de santé ont, elles, en revanche, très peu financé les actions visant à former le public à les utiliser. Résultat, aujourd’hui un DAE n’est utilisé en moyenne que dans… moins de 4 % des arrêts cardiaques qui eux surviennent le plus souvent… dans les gares.

RECENSEMENT. Raison pour laquelle la société Aedmap, spécialisée dans la cartographie mondiale des défibrillateurs, a voulu lancer sur Paris l’opération « Bon Samaritain » qui permettra de géolocaliser en temps réel des secouristes potentiels. Déjà téléchargée sur mobiles et tablettes plus d’un million de fois depuis sa mise à disposition, “l’application a sans doute séduit quelques hypocondriaques, estime le Dr Paul Dardel, urgentiste et responsable d’Aedmap. Mais en France nous avons surtout recensé plus de 25 000 personnes dûment formées aux gestes de secouristes (professionnels de santé ou pas) et nous nous sommes demandés comment utiliser au mieux cette communauté.

L’objectif est simple : permettre aux Pompiers de Paris de contacter en cas d’urgence un secouriste volontaire bénévole répertorié et géolocalisé via son smartphone, Ainsi, lorsqu’une personne est témoin d’un AC survenant sur la voie publique, elle prévient les Pompiers de Paris qui, dans leur QG parisien, auront désormais à leur disposition les données sur la géolocalisation des défibrillateurs et des secouristes potentiels, soit quelques milliers sur Paris. Tout en dépêchant une équipe sur place, les Pompiers enverront une notification au “Bon Samaritain” le plus proche, présent dans un rayon de 250 mètres du lieu de l’accident. Une fois contacté via son smartphone, celui-ci pourra alors répondre « oui » s’il est en capacité d’intervenir très rapidement en attendant l’arrivée des secours. L’expérience fera l’objet d’une évaluation dans les prochains mois afin d’apprécier son utilité. Résultats dans un an.

L'appli des “Bons Samaritains”

Staying alive (rester en vie). En 1977, c’était un tube des Bee Gees. En 2015, c’est aussi une application mobile gratuite qui peut sauver des vies. Pourquoi ? Parce que le rythme du morceau, très proche des 100 battements par minute, est idéal pour effectuer une réanimation cardio-pulmonaire — ou un massage cardiaque — sur une personne souffrant d'un arrêt cardiaque. Créée et développée par Aedmap, start-up française spécialisée dans la cartographie des défibrillateurs, elle permet en cas d’urgence de localiser le défibrillateur le plus proche de l’accident. L’application, disponible en 13 langues, comporte aussi des vidéos très réalistes avec les gestes de premier secours. “Elles ne remplacent absolument pas une réelle formation de secouriste”, précise le Dr Dardel, responsable de la start-up. Libre ensuite à chacun de s’inscrire comme bon samaritain ou pas. À noter que les développeurs de l’application ont trouvé sur Android (mais pas chez Apple) une astuce pour que la géolocalisation permanente n’épuise pas trop les batteries du téléphone.

Source : http://www.sciencesetavenir.fr/