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Actualité

Un colonel des pompiers poursuivi pour avoir délivré de faux diplômes SSIAP

Un officier a été mis en examen pour avoir délivré des diplômes d'agent de sécurité incendie en échange d'importantes sommes d'argent. Il est également mis en examen pour des faits « de complicité d'aide au séjour irrégulier en bande organisée »

L'affaire, qualifiée de « sensible », a été traitée dans la plus grande confidentialité. Selon nos informations, un colonel des sapeurs-pompiers, en poste pendant plus de 30 ans au sein du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Val-d'Oise, vient d'être mis en examen par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Bobigny en Seine-Saint-Denis pour des faits « de complicité d'aide au séjour irrégulier en bande organisée » et « corruption passive ».

La justice le soupçonne d'avoir été au cœur d'un vaste réseau qui facilitait l'obtention de titres de séjour, via la délivrance d'un diplôme d'agent de service de sécurité incendie et d'assistance à personne (SSIAP), accompagné d'une promesse d'embauche fictive dans une société de sécurité privée. Toujours selon nos informations, le gradé suspecté – Philippe D., ancien responsable du service prévention au sein des soldats du feu du Val-d'Oise – aurait validé des dizaines de diplômes frauduleux en échange d'une rémunération évaluée entre 10 000 € et 20 000 € par mois.

C'est un reportage de l'émission Envoyé Spécial sur France 2, diffusé au mois de mars 2016, qui avait mis au jour les « petites pratiques » du colonel D. et de plusieurs autres pompiers au sein d'une caserne implantée dans la commune de Marines. Dans cette séquence, tournée en caméra cachée, un journaliste s'était fait passer pour un candidat à l'examen d'agent de service de sécurité incendie et d'assistance à la personne. Après s'être vu remettre un boîtier électronique pour répondre au questionnaire à choix multiple, le « candidat » attendait d'obtenir les réponses fournies par l'examinateur lui-même. Quelques instants plus tard, les candidats « bien renseignés » se voyaient remettre leur « coûteux » diplôme par le président du jury... Placé en arrêt maladie au lendemain de la diffusion de ce reportage, le colonel Philippe D. aurait ensuite rapidement fait valoir ses droits à la retraite.

Faux diplôme à 2 000 euros

Huit autres personnes, soupçonnées d'appartenir à ce même réseau, ont été placées en garde à vue, au début du mois d'octobre, dans les locaux de la sous-direction de lutte contre l'immigration irrégulière (SDLII) à Paris. « Le prix de ces diplômes pouvait se monnayer jusqu'à 2 000 euros pièce, confie une source proche de l'affaire. Plusieurs suspects ont été mis en examen pour corruption active, faux et usage de faux et blanchiment. Les titulaires de ce diplôme acheté, assorti d'une promesse d'embauche fantaisiste, pouvaient ensuite obtenir un titre de séjour en France. Sans ce colonel des pompiers, rien n'aurait été possible. »

Cosaisis dans cette affaire, les enquêteurs du groupe d'intervention régional (GIR) de Seine-Saint-Denis ont, eux, été chargés d'identifier les circuits de blanchiment de l'argent collecté par ce réseau, qui aurait vu passer plusieurs dizaines d'étrangers sans papiers. En parallèle à cette procédure judiciaire, une enquête administrative a aussi été diligentée par l'inspection générale de l'administration (IGA) afin de déterminer le degré de responsabilité du commandement, à l'époque des faits, au sein du SDIS du Val-d'Oise.

Source : http://www.lepoint.fr/