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Actualité

Migrants, Vigipirate à Calais : on demande des agents de sécurité

Sur le site du tunnel sous la Manche, des chiens éduqués à la détection de personne seraient plus rapide et plus efficace que les sondes à CO2.

Il n’y a pas que des avions à l’aéroport de Marck, on y croise aussi des chiens. Pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit de chiens formés, ainsi que leur maître, par JMP Formation, du nom de son fondateur, Jean-Marie Pirinu.

Basé à Marck, Olivier Roussel est directeur régional de la société et instructeur cynophile. Son métier est de former des agents de prévention et de sécurité, et il est spécialisé dans la formation d’agents cynophiles. Ces agents sont recrutés aussi bien par des entreprises que des sites sensibles, tels que la centrale nucléaire de Gravelines, ou ponctuellement sur de grands événements publics. Vigipirate amplifie les besoins en la matière.

Et ce n’est évidemment pas un hasard si JMP Formations a créé une antenne dans le Calaisis. Confrontés à la pression migratoire, autrement dit les intrusions à répétition, le port de Calais et Eurotunnel emploient des agents par centaines : entre 200 et 300, selon les périodes, rien que pour Eurotunnel, via son sous-traitant Sécurité Protection. Sans cynisme aucun, c’est un secteur en pointe sur l’emploi.

Plus efficaces que la sonde CO2

En marge des formations qu’il donne, Olivier Roussel est toujours agent cynophile. Il était au stade de France, le 13 novembre, avec son chien en charge de la détection des fumigènes. L’occasion d’expliquer que les chiens ont des affinités avec tel ou tel type de détection, qu’il s’agisse d’explosifs, de stupéfiants ou encore de personnes. Depuis 2014, Eurotunnel a mis en place un filtrage cynophile sur sa zone d’accès fret « qui s’avère plus rapide et plus efficace que la détection par sonde de CO2 » précise Olivier Roussel. Ça va mieux en le disant, le rôle du chien s’arrête au signalement de la présence humaine. En aucun cas l’animal ne doit aller au contact de la personne repérée.

La formation dispensée par JMP Formation se déploie sur 315 heures. Elle se conclut par une attestation de formation préalable au recrutement (AFPR), qui confirmera l’embauche du candidat par Sécurité Protection, ou tout autre sous-traitant. Cette formation comprend une phase d’évaluation du maître comme du chien. Compte tenu de la sensibilité du contexte, les attentes sont exigeantes : « On se fait parfois une image du surveillant avec son chien, mais cette image appartient au passé… Très clairement, le métier n’a plus rien à voir avec ça aujourd’hui » sourit Olivier Roussel. Quant au chien, explique l’instructeur, il doit être « sociable et stable » (on ne peut s’empêcher de penser que ça s’applique aussi au maître). Du maître, justement, il est attendu une bonne présentation et de la maîtrise de soi : « Le sang-froid est indispensable car une situation conflictuelle est toujours possible » précise Olivier Roussel, « Il faut aussi adhérer à la déontologie du métier ; et être ponctuel. » Un casier judiciaire vierge est de rigueur. Un contrôle du CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité) en fait foi.

Éduquer par l’instinct

Plus étonnant, un chien de prévention et sécurité doit être capable « de faire la différence entre le travail et le repos. Ce qui s’obtient par l’éducation. » Car l’animal est aussi, dans le meilleur des cas, un animal de compagnie selon cette règle que chacun devrait savoir appliquer : « Un chien est un animal de meute. Si la place dominante est laissée libre, il la prendra. C’est pourquoi, dans une famille, le chien doit toujours être au dernier rang hiérarchique. »

Olivier Roussel n’aime pas le mot de « dressage » : « On ne va jamais contre la nature du chien. On l’éduque en s’appuyant sur son instinct, sur sa réaction naturelle dans une situation donnée. Ce n’est pas un outil de travail, c’est un assistant. » Une grande variété de races est admise à la formation : toutes les races de berger, les dobermans, les beaucerons, les cani corso (très rares), les labradors et même les rottweilers. « Il arrive qu’un client ne souhaite qu’une race de chien. C’est arrivé au port est, ou seuls des maîtres avec bergers malinois LOF étaient recrutés : l’administrateur en charge de la sécurité connaissait le métier. Il faut préciser que cette race de berger est reconnue comme l’élite. Mais, d’expérience, on sait que les springers ont des qualités olfactives excellentes. »

Il est à noter que l’attestation de formation est valable le temps de la durée de vie du chien. JMP Formation affiche 97 % de réussite à l’examen ; et 100 % de retour à l’emploi. « À condition d’être mobile en région, il y a de l’embauche » assure Olivier Roussel.

 

Source : http://www.nordlittoral.fr/