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Actualité

Les agents de sécurité sont en première ligne à l'embarquement des ferries à Dieppe

Transmanche. La sécurité privée en manque de reconnaissance alors que des agents de sécurité contrôlent les accès aux ferries. Ce sont eux qui ont débusqué 24 migrants sur 27, entre les 3 et 5 août.

Un sentiment d’amertume a saisi les agents de sécurité privée en charge du contrôle des accès au Terminal Transmanche de Dieppe, le mercredi 8 août. La révélation par Paris-Normandie de l’interception de 27 migrants, entre le vendredi 3 et le dimanche 5 août, a déclenché une onde de colère de leurs proches. Les fonctionnaires de Police aux frontières (PAF), en charge des investigations sous les ordres du Parquet de Dieppe, étaient présentés dans nos colonnes (journal Paris-Normandie) comme les auteurs de ces contrôles.

« Je ne sais pas si un jour les agents de sécurité seront reconnus existant au Transmanche », déplore l’un d’eux, sur Facebook, illustrant son propos d’un personnage la larme à l’œil. « La PAF n’était pas sur place lors de la découverte des migrants », souligne un autre, attristé par l’invisibilité médiatique de leur efficacité. La Douane se trouvait aussi à la gare maritime lorsque les vigiles ont trouvé les premiers passagers clandestins. D’ailleurs, un équipage de douaniers est systématiquement présent sur le site.

Tenu par le devoir de réserve et le secret professionnel, un troisième accepte de se livrer, sous le sceau de l’anonymat : « Nous travaillons pour la société privée Mondial Protection. Sept jours sur 7, 24 heures sur 24, nous avons un agent de sécurité au contrôle des camions et un autre au poste de garde. Une heure avant l’embarquement et jusqu’à la fin, nous avons aussi un agent au contrôle des voitures et un autre au contrôle des piétons. Un maître-chien de la société et son animal sont aussi présents sur le site. »

« Une fillette se sentait mal »

L’homme revient sur l’événement du vendredi 3 août, peu avant minuit. « C’est un agent de chez nous qui a trouvé ces huit personnes, dissimulées dans la cellule rigide d’un poids lourd transportant des coffres à palettes. Cinq Albanais se trouvaient d’un côté, et trois Syriens (un couple et une fillette âgée de 2 ans) de l’autre. Les sapeurs-pompiers sont d’ailleurs intervenus pour prendre en charge la fillette, qui se sentait mal. »

Vers 1 h, ce sont cette fois les douaniers qui ont stoppé une mère et ses deux enfants en situation irrégulière, à bord d’une voiture. La nuit du samedi 4 août au dimanche 5 août, les agents de sécurité privés ont été à nouveau à l’origine de la découverte de seize ressortissants vietnamiens, dissimulés dans un camion. « Nous procédons à leur interpellation, ou plutôt leur rétention, explique l’agent de sécurité. Nous les remettons ensuite à la police. » Dans les cas cités, les équipages de la sécurité publique, rattachés au commissariat de Dieppe, sont intervenus dans un premier temps. Les migrants ont été pris en charge par les fonctionnaires de la PAF de Rouen dans un second temps. Les syndicats de police militent d’ailleurs pour le retour d’une antenne de la PAF à Dieppe, aussi en raison du Brexit.

 

Source : https://www.paris-normandie.fr/